Vacances d’été : 7 stratégies concrètes pour soutenir un enfant au profil neurodéveloppemental atypique

Pour les enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA), un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), ou une anxiété importante, la période estivale peut s’avérer déstabilisante. En l’absence des routines scolaires, le quotidien devient plus imprévisible, suscitant parfois désorganisation, irritabilité ou opposition. Voici sept stratégies d’accompagnement ciblé, basées sur les données issues de la recherche en neurodéveloppement et en psychoéducation.

1. Instaurer un horaire visuel structurant et personnalisé.

La mise en place d’un horaire visuel, affiché dans un espace commun, est un levier essentiel pour sécuriser l’enfant. Celui-ci doit présenter les grandes séquences de la journée, illustrées à l’aide de pictogrammes ou de photographies personnelles (par exemple : un dessin du déjeuner, une image du parc, un pictogramme du bain). L’ajout d’une routine de consultation de cet horaire, accompagnée d’un repère temporel (ex. : sablier, Time Timer), favorise la compréhension du déroulement de la journée et limite les comportements d’opposition.

2. Créer des rituels de transition concrets et répétitifs.

Les transitions, en particulier entre une activité agréable et une tâche perçue comme contraignante, sont des moments-clés à anticiper. L’introduction de rituels de passage – par exemple, une séquence de trois étapes répétée avant chaque sortie (choisir un objet rassurant, écouter une chanson apaisante, verbaliser l’objectif de la sortie) – permet de réduire l’anxiété anticipatoire et d’augmenter la tolérance à la nouveauté. Ces routines doivent être constantes, prévisibles et ritualisées, afin de créer un sentiment de sécurité interne.

3. Introduire l’imprévu par l’intermédiaire de scénarios sociaux.

Pour aider l’enfant à développer une flexibilité cognitive, l’usage de scénarios sociaux adaptés à son âge est pertinent. Par exemple, en cas de modification de programme (météo défavorable, activité annulée), un petit livret ou une histoire imagée peut permettre de modéliser les réactions attendues, en intégrant des phrases comme « Parfois, les choses changent. C’est difficile, mais on peut choisir un plan B ensemble. » Ces outils favorisent la régulation des affects dans les situations incertaines et contribuent à renforcer le sentiment de contrôle.

4. Encadrer les temps d’écran par des repères visuels non négociables.

L’utilisation des écrans pendant l’été peut devenir une source importante de conflit. Pour maintenir un usage structuré, il est recommandé d’utiliser des repères temporels visuels (ex. : minuterie visuelle, cartes de temps d’écran) et d’instaurer un contrat d’utilisation clair, co-construit avec l’enfant. L’objectif est de créer une prévisibilité et d’éviter les négociations à chaud. La désactivation progressive (pause sonore, rappel visuel, transition vers une activité calme) est à privilégier.

5. Offrir des temps de décharge motrice à visée régulatrice.

Les enfants au profil neurodéveloppemental atypique présentent souvent des besoins sensoriels intenses. Il est utile d’organiser des périodes quotidiennes de décharge motrice ciblée : par exemple, des jeux moteurs à consigne claire (« saute 10 fois dans le cerceau », « parcours sensoriel à l’extérieur »), ou des activités proprioceptives (porter, tirer, grimper) qui favorisent la régulation du système nerveux central. Ces temps doivent être planifiés et ritualisés pour maximiser leur efficacité.

6. Canaliser les temps calmes par des activités semi-dirigées.

Pour les moments de détente, il est préférable d’éviter les situations non structurées. Proposer un choix restreint (deux ou trois options) parmi des activités calmes mais engageantes – peinture dirigée, bricolage thématique, activité de classement sensoriel – favorise la concentration et prévient l’errance comportementale. Il peut être utile de créer un bac d’activités accessibles, renouvelées chaque semaine, afin de maintenir l’intérêt.

7. Amorcer une réintégration progressive de repères scolaires.

Vers la fin du mois d’août, il est recommandé de réintroduire graduellement des éléments de la routine scolaire. Cela peut inclure des activités de type scolaire à faible charge cognitive (ex. : coloriage dirigé, lecture partagée, jeu éducatif sur tablette), mais aussi la réintroduction des horaires de sommeil, du lever et du repas. L’usage d’objets de transition (nouvelle trousse, choix du sac d’école, visite des lieux si possible) permet de symboliser le passage à une nouvelle étape et de contenir l’anxiété liée à la rentrée.